Il ne s'était agi que d'une seule signature falsifiée. Je ne voulais pas rater un anniversaire. Du moins, c’est ce que je me disais. J’avais non seulement récolté une mauvaise note, devoir à faire signer à la clé, qui venait après quelques rappels sur mon travail. Maman m’avait averti. Elle en avait assez et elle allait me punir si cela ne changeait pas très vite. En clair la fessée était proche.
J'avais dissimulé la note et signé moi-même le devoir et put me rendre à cet anniversaire sans soucis. Puis, prudemment, j'ai laissé passer un peu de temps. Par chance la semaine se passa pas trop mal à l’école. La perspective d’une fessée pour mon travail scolaire s’éloignait au moins quelque temps.
Quelques jours plus tard, je remis la note dans le carnet de correspondance. Le vendredi soir suivant, je ne sais pas ce qui a pris ma mère de feuilleter un tout petit peu en arrière le carnet. Elle ne se souvenait pas de cette mauvaise note. Elle me questionna, quand c'était exactement ? C'était quoi ? Un devoir ? Lequel ? Je peux le voir ?
J'étais en fâcheuse posture. Elle s’aperçut donc de mon méfait, de la dissimulation de la note, du devoir, et horreur, de l'imitation de signature, avec un vrai talent de faussaire.
Maman me fusilla du regard. Elle me dit que je pouvais « préparer mes fesses ». Quand elle disait cela, je savais à quoi m'attendre. Mais plutôt que de me punir elle-même, elle appela mon père, et lui montra toute la supercherie, et les preuves du méfait. Et elle lui demanda de me « mettre les fesses au rouge », pour l'imitation de signature. Je n'en menais pas large. À raison. Il me prévint que ça allait vraiment « barder ». Et il tint tout particulièrement parole ce soir-là.
Il m'attira à lui et me baissa le pantalon et le slip à mi-cuisse. Toujours, debout, il me prit sous un bras. La position était inconfortable, j'étais un peu surélevé, et j'étais entravé par mes vêtements du bas, sans pouvoir faire de mouvement. La sensation de l'air sur mes fesses dénudées fut de très courte durée. La première claque fut énorme, avec un bruit littéralement d'explosion.
Ce n'était pas une fessée en mode rafale, il espaçait légèrement les claques, comme s'il s'appliquait et/ou à cause de la position. Chaque claque déstabilisait encore plus ma position, me faisait faire un début de mouvement vers l'avant, mais j'étais bloqué. Je ne pouvais pas battre des jambes non plus. J'ai assez vite craqué, mais il n'a pas faibli.
Mes promesses n'y ont rien changé. J'entends encore ma mère me demander de me « taire » et « de me tenir tranquille », tout en encourageant mon père à poursuivre. Cette fessée, donnée avec énergie et précision s'est poursuivie, avec la volonté d'être magistrale. Claques, cris. Ça devait s'entendre dans toute la maison.
Impossible évidemment de ne pas crier et de me tenir tranquille. Mais je finis par m’épuiser. Ce qui permis à papa de mieux « s’appliquer » encore. Jamais il ne m’avait fessé aussi longuement. Mes demandes de pardon furent ignorer. Ce n’est qu’une fois que maman se déclara satisfaite qu’il me relâcha.
J'avais l'impression d'avoir les fesses bouillantes, et après d'avoir mille abeilles à l'intérieur qui avaient envie d'en sortir.
Effectivement une fois dans la salle de bains, j'ai pu constaté, qu'il m'avait effectivement mis les fesses au rouge (vif). Cette fessée m'avait épuisé moralement et... physiquement. Au fonds de moi, je la savais mérité. Ce ne fut pas l'épilogue, je fus également privé de toute sortie jusqu'à la fin (proche) de l'année scolaire.
Après, il a fallu que je dise bonsoir à tout le monde. Brossage de dents et au lit.
Illustration : Waldo