A 6 ans, j’entrais au CP. C’est essentiellement Maman qui suivait au quotidien notre travail scolaire.
Elle surveillait nos devoirs et nous faisait réciter nos leçons avant de nous autoriser à aller jouer. Une écriture bâclée, une leçon mal apprise, une chamaillerie entre nous, une mauvaise volonté ostentatoire étaient autant de transgressions. Elle n’exigeait pas la perfection, mais de l’application.
Au moment de l’arrivée de mes premiers devoirs, je le savais très bien. L’un des avantages d’avoir une sœur aînée, c’est qu’elle expérimente souvent la première les conséquences cuisantes d’un comportement répréhensible aux yeux de la justice parentale. L’entrée au CP ne me plaisait pas : le côté austère de la classe en comparaison des salles de l’école maternelle, une institutrice à la main leste et les premiers devoirs. Je n’avais pas de mal à suivre, mon père m’ayant très tôt appris à lire et les bases du calcul. Mais les devoirs diminuaient mon temps de jeu. Je les faisais évidemment, mais en soupirant parfois et en étant un peu boudeur.
Au début Maman me sentant perturbé, me fit les gros yeux et les choses rentrèrent instantanément dans l’ordre. Quelques jours plus tard, après avoir fait mes devoirs, je fus autorisé à aller jouer, Geneviève* continuant les siens. Quelques minutes plus tard, des éclats de voix parvinrent de la cuisine, bientôt suivis du bruit caractéristique de la fessée donnée à nu. Des cris et de vaines supplications suivirent. Ces bruits impressionnèrent Odile* qui ne connaissait de la fessée que quelques tapes sur ses vêtements. De mon côté, je me doutais des affres endurées par ma grande sœur. Je la plaignis tant que les bruits de la fessée et quelques vocalises nous parvenaient aux oreilles.
Je ne la revis qu’au dîner et Maman ne fit aucun commentaire. Le lendemain, je fis mes devoirs avec mauvaise grâce. En apparence, Maman ne tiquait pas mais après un bref contrôle de mes pages d’écriture, alors que je pensais qu’elle allait m’envoyer jouer, elle me demanda de rester. Elle me saisit les mains, et selon le rituel habituel me demanda de la regarder dans les yeux. Nous devions discuter. Enfin, c’est surtout elle qui parla ! Elle avait bien vu qu’une fois de plus je faisais ma mauvaise tête pour faire mes devoirs. Elle comprenait que je puisse être perturbé par tous ces changements avec l’entrée au CP. Je lui promis de mieux faire mais elle poursuivit et me reprocha d’avoir une mauvaise influence sur ma grande sœur. J’avais épuisé sa patience et avant que cela ne dégénère, j’allais être puni par « la fessée déculottée de Maman ».
Je n’ai plus en mémoire l’ordre exact des paroles de ce sermon, mais je me souviens du ton calme avec lequel il a été fait, et de sa fin « la fessée déculottée de Maman », prononcée de façon appuyée et syllabique. La fessée promise était dès lors inévitable et proche. Je protestai à cause de la présence de ma sœur aux premières loges et très attentive aux évènements, sans m’apercevoir que je ne protestai pas contre la fessée elle-même, mais uniquement contre la présence d’une spectatrice.
Mais cela ne me fut pas épargné. Maman me précisa que j’avais sûrement entendu la fessée de Geneviève la veille, que j’en avais été un peu la cause avec mon mauvais exemple et qu’il était juste qu’elle voie la mienne. Je ne pus rien répliquer à cela. Elle me relâcha, prit une chaise, s’assit et me fit signe de venir me placer à sa droite. Je ne voulais pas aggraver mon cas. La dernière fois que j’avais essayé d’échapper à la fessée, cela s’était mal terminé. Je la laissai me déculotter. Elle baissa très rapidement pantalon et slip jusqu’aux genoux.
Ce préalable accompli, elle me bascula en travers de ses cuisses. Je sentis l’air tiède sur mes fesses, trouvai la position inconfortable, cherchai l’équilibre, j’étais angoissé, je frissonnai et serrai les fesses anticipant la cuisante morsure des claques à venir sur la peau nue. Je retins mon souffle. Maman ajusta ma position et ne me fit pas attendre. Mon cœur se mit à battre fort au moment où je sentis son bras prêt à entrer en action. La première claque, centrée, fut appliquée avec force. Son bruit résonna dans la pièce. Une deuxième claque et j’expirai un peu d’air. À la troisième claque, je me tortillai comme un poisson harponné. Elle ajusta ma position, puis une nouvelle série de claques rapides et fortes me firent très vite craquer. Maman me tança et me demanda d’arrêter de faire mon bébé devant ma sœur.
Mes fesses n’étaient plus crispées, le robinet à larmes s’était ouvert, je battais des jambes, je tentai une ruade. Mais elle me tenait fermement. Quoique je fasse, rien n’empêcha un incendie de se propager au gré des claques sur mes fesses. Au milieu de mes sanglots, je réunis mes forces pour lui demander d’arrêter, que j’avais compris, que je demandais pardon. Et enfin, elle s’arrêta… pour me préciser d’une voix sévère, qu’elle espérait bien que j’avais compris, mais que c’était elle qui décidait quand la fessée se terminait, le tout ponctué de quelques vives claques.
Elle ajusta de nouveau ma position et continua la fessée avec des claques plus espacées et moins fortes. Débutée à feu vif, la fessée se poursuivait à feu plus doux. Le soulagement ne fut que très temporaire. L’épiderme du haut des cuisses aux fesses était porté à ébullition, méticuleusement rougi. Me tenant en parfaite position, Maman s’appliquait, me fessait méthodiquement le temps qu’elle estimait nécessaire. Elle jaugeait la situation selon des critères qui m’échappaient.
La douleur s’installa en profondeur. Épuisé, je ne pensais qu’à la fin de la fessée et à rien d’autre. Mais quand allait-elle prendre fin ? D’une durée perçue sans doute bien supérieure à sa durée réelle, cette fessée fut suspendue un instant. Puis à nouveau, une demi-douzaine de claques très fortes en rafales, me firent hurler, me cambrer, puis m’affaler bien que Maman m’ait tenu par la taille. La « fessée déculottée de Maman » était vraiment finie.
Maman m’assit calmement sur ses cuisses, sortit un mouchoir, me fit me moucher, m’enlaça et me laissa pleurer dans ces bras quelques minutes. D’une voix redevenue douce, elle me rappela pourquoi j’avais été puni puis me demanda d’aller au coin. C’est alors que je pris à nouveau conscience de la présence de ma sœur. Son regard, intéressé de tout à l’heure, exprimait désormais de la compassion.
*Prénom modifié.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire